Un coup de cœur collectif : Indes Galantes de Philippe Béziat.
Autant pour l’équipe que le public, le documentaire a permis de retrouver les salles et les rencontres, grâce à la venue de son réalisateur en juin 2021. Un puissant portrait de création à l’Opéra de Paris, qui voit évoluer la rencontre entre des artistes de milieux et d’inspirations tout à fait différents, et leur apprivoisement. Ça prend aux tripes, ça donne envie de profiter et de chérir encore et encore ces moments passés dans les salles de spectacle…
► Vous êtes abonné.e médiathèque ? Le film est disponible sur la plateforme numérique. Sinon, le court-métrage de Clément Cogitore pourra toujours vous (re)mettre en haleine… !
► Indes Galantes sera programmé pendant le festival Télérama du 19 au 25 janvier.
Coordinatrice technique
Annette de Leos Carax – Une expérience de cinéma comme je n’en vis qu’une fois par an (si j’ai de la chance..). Mais là c’était prédictible, avec Adam Driver à l’affiche d’un film de Leos Carax et orchestré par les Sparks. Et surtout, je me souviendrai longtemps de l’effet provoqué par la scène d’ouverture; se retrouver en salle, après trop de mois de fermeture, et entendre ce “So, may we start?”, c’était reparti…
Le Sommet des Dieux de Patrick Imbert – Après avoir lu la série de manga du même nom, écrite par Jirō Taniguchi, j’attendais le film avec impatience. Et je n’ai pas été déçue, le film reste fidèle tout en allant droit au but, et y apporte une nouvelle dimension, un nouveau regard sur les sensations extrêmes de l’alpinisme. Mention spéciale pour la musique d’Amine Bouhafa.
Julie en 12 chapitres de Joachim Trier – Ou comment ressentir un large panel d’émotions fortes (du rire à la tristesse) en deux heures en ne voyant pas le temps passer. Un film totalement dans son temps, on s’y reconnaît.
► Retrouvez Annette et Le Sommet des Dieux pendant le festival Télérama du 19 au 25 janvier !
Coup de cœur musical de l’année : Une amie m’a fait découvrir le groupe de punk-rock anglais IDLES, et je ne m’en lasse pas. Leur album Joy as an Act of Resistance a accompagné mes tournées de ciné plein-air cet été. De quoi exorciser par la musique, après une année pareille, merci !
Chargée de l’action culturelle en alternance
The Father de Florian Zeller – Ce film raconte le quotidien d’un homme atteint de la maladie d’Alzheimer. La manière dont les scènes de vie et les dialogues sont exposés ajoute une incompréhension globale de ce qui s’y passe réellement, ce qui nous met nous-mêmes dans une position de malade. J’ai donc trouvé ce film tout aussi bouleversant et intéressant que beau.
Serre moi fort de Mathieu Amalric – Il s’agit encore d’un film où l’on ne comprend pas l’ordre des choses, ce qui s’y passe et où chacun peut faire sa propre analyse. Cela parle tout de même de la douleur de l’absence qui provoque un sentiment fort, intéressant et qui peut tous nous toucher. Ce film dresse cette absence en une femme, charismatique et incompréhensible qui le rend formidable.
Drunk de Thomas Vinterberg – J’ai particulièrement retenu ce film, par la beauté de ses images, plans et musiques. Il m’a marqué par son thème singulier : les “bienfaits”/menaces de l’alcool, que j’ai rarement vu questionné au cinéma de cette façon. Le destin des personnages m’a interpellé et sa fin sur la musique “What a life” m’a fait ressentir un sentiment de laisser aller sur le sens de la vie en générale, ce qui est satisfaisant.
Un autre coup de cœur 2021 pour moi : la série américaine Euphoria, disponible sur Canal+. Elle relate la vie d’adolescents américains et leurs problèmes, principalement en lien avec la drogue et leurs relations. Selon moi tout de même un peu basée sur des stéréotypes, cette série reste intéressante dans le travail des personnages et agréable par ses bandes sonores. Elle est aussi très cool parce qu’elle arbore une diversité et une nuance de personnalités auxquelles tout le monde arrive à s’attacher.
Chargée des publics scolaires
Hors catégorie : Titane de Julia Ducournau – Une expérience visuelle et sonore viscérale.
La Fracture de Catherine Corsini – Pour les nombreux fous rires que m’a procuré ce film malgré le contexte sous-tension (en cette période c’est dire si c’est important), et l’incroyable performance de Valéria Bruni-Tedeschi.
La Loi de Téhéran de Saeed Roustayi – Pour la qualité du scénario, de la mise en scène et des plans d’une incroyable maîtrise.
Slalom de Charlène Favier – Un 1er film impeccable, juste et sensible sur un thème malheureusement trop d’actualité.
Mention spéciale pour 2 films de genre français Teddy des frères Boukherma et La Nuée de Just Philippot.
► Vous avez manqué ou voulez revoir La Loi de Téhéran ? Retrouvez-le pendant le festival Télérama du 19 au 25 janvier !
2 autres coups de cœur :
OVNI(s), une série française décalée, fraîche et drôle avec un casting 5 étoiles et une ambiance 70’s aux petits oignons.
les Editions 2024 pour la qualité de leur catalogue et la beauté de leurs BDs. Feuilletez UOS ou Le Prisonnier des glaces et vous comprendrez tout de suite 😉
Chargée de communication
3 portraits de femmes, 3 actrices grandioses – Vicky Krieps, Renata Reinsve et Carey Mulligan :
Serre moi fort de Mathieu Amalric – « Ça semble être l’histoire d’une femme qui s’en va« , me disait brièvement le synopsis, quelle belle idée de s’en tenir à ces quelques mots. Une articulation narrative bouleversante, qui joue sur la corde sensible sans jamais exagérer la pression. Encore des mois après, le puzzle continue de se construire, la splendeur des visages et des chuchotements de faire écho à de simples visions quotidiennes ; la glace pilée d’un stand de poisson au marché, un lit vide, une photo floue, une autre trop nette. Du cinéma hypersensible.
Julie en 12 chapitres de Joachim Trier – Un de ces enchantements de sorties de salle… Il est difficile de ne pas se retrouver, parfois peu, parfois beaucoup, parfois passionnément, dans ces quelques chapitres de doutes, de tentatives relationnelles ou professionnelles. Le tout bien rythmé par une mise en scène qui, elle aussi, s’amuse et tente : J. Trier est décidément à suivre.
Promising Young Woman d’Emerald Fennell – Avec ses tournants aussi satisfaisants que crispants, ce divertissant mélange de genres a bien divisé, et m’aura pour ma part bien mise en joie. Derrière ses attraits acidulés, un personnage décidément complexe et intriguant.
Et une mention spéciale pour Compartiment n°6 de Juho Kuosmanen, après lequel je me suis levée avec « Voyage, voyage » tous les matins pendant bien une semaine… Nomadland de Chloé Zhao, autant pour les rides de ses personnages que celles de ses paysages. Et l’envoutant Der Fan d’Eckhart Schmidt, ovni électro-pop horrifique allemand de 82, découvert pendant Entrevues 2021.
► (Re)découvrez Compartiment n°6 pendant le festival Télérama, du 19 au 25 janvier !
Directrice
Annette de Leos Carax – Le réal, Adam Driver, les Sparks… comme Caro, le film cochait pas mal de cases. Il avait par contre l’énorme défaut (le seul possible) d’être… une comédie musicale ! L’enfer sur terre. Mais comment ne pas être embarquée par cette tragédie absolue ? Ce spectacle terrible et entêtant ! Rarement, je ne m’étais sentie aussi chanceuse et privilégiée de voir un film. Troisième rang, pile au milieu. Et cette musique… elle me hante, encore et encore.
The Souvenir de Joanna Hogg – So british, so eighties. Une histoire autobiographique, prenant la forme du roman d’apprentissage, dans une Angleterre divisée entre atmosphère punk et intérieurs bourgeois aux jardins fleuris. Un film intime en deux parties, où on a envie de rester tout entier. C’est surtout la découverte de l’œuvre d’une réalisatrice qui donne envie de se plonger dans toute sa filmographie.
La Loi de Téhéran de Saeed Roustayi – Le côté quasi documentaire de certaines scènes renforce l’horreur et la dureté de ce thriller iranien. Une société en déroute, des acteurs magnétiques et des plans à couper le souffle.
Administratrice
Pingouin & Goéland et leurs 500 petits de Michel Leclerc : Le choix est vite fait car j’ai rejoint très tard l’équipe de Cinémas d’Aujourd’hui mais je pense sincèrement qu’il aurait été l’un de mes coups de cœur 2021. Un bel hommage rendu à deux personnes extraordinaires en temps de guerre, sur un ton léger contrastant avec le climat de l’époque.